Le style avant la substance, certes, mais quel style !
Difficile d’y avoir échappé ces derniers temps, ce billet n’a pas donc tellement vocation à vous informer de la chose, mais plutôt à partager mon ressenti et mes aspirations en la matière.
Au cas où, je redonne tout de même le lien vers le crowdfunding mené par Studio Agate pour l’édition de Mörk Borg en français :
Voilà qui est fait, maintenant… posons-nous les questions importantes : pourquoi MÖRK BoRG ? Comment möRk BoRg ? Moüni Blok Beürg ?!
Pourquoi MÖRK borG ?
OK, c’est de l’OSR. Du nom du mouvement Old School Renaissance (j’ai tendance à dire Old School Revival), regroupant des tas de jeux et systèmes proposant d’utiliser les vieux pots pour faire de la bonne soupe moderne. Et tout ça va donc piocher dans les premiers D&D ou autres pour récupérer certaines règles et les dépoussiérer. Le culot va jusqu’à ressusciter les donjons, figurez-vous ! Et ma foi, pourquoi pas, si c’est bien fait…
Ah, au passage, puisque je parle souvent de Warhammer sur ce blog. Dans l’OSR, on trouve le jeu Warlock, par Blackoath Entertainment, qui s’inspire de la première version du jeu de rôle anglais. J’en ai acheté une copie PDF, il faudra que je vous en parle un de ces jours !
Et donc que vient faire mÖrK bOrG dans tout ça ? Création suédoise, sortie en 2020 chez Free League, c’est un pur produit de la lignée OSR misant sur une esthétique très très forte. Les règles, légères (et pas forcément géniales non plus, c’est OK quoi), accompagnent un cortège d’illustrations cradingues du plus bel effet. Ces dernières, ainsi que le texte, sont mis en valeur par une mise en page soignée et énervée. On peut tout à fait ne pas aimer, et si c’est le cas il existe une version PDF du jeu qui est à la fois plus lisible et à prix libre : la MÖRK BORG BARE BONES EDITION, disponible notamment sur itch.io.
Ceci étant dit, si on n’aime pas le style de Mörk Blorrg, il reste déjà beaucoup moins de raisons d’y jouer. Le système en lui-même n’a rien de révolutionnaire. On y trouvera de nombreuses tables aléatoires facilitant la création rapide de parties et l’improvisation (même si des scénarios sont proposés). Même si c’est plutôt bien fait, ce n’est pas le premier jeu à faire ça. La création de personnage est ultra-rapide ! J’ai pu surtout l’expérimenter en jouant à Pirate Borg (un dérivé de Môrk Borg). C’est efficace, et d’autant plus utile que les morts sont fréquentes. Après, c’est sûr que si on aime peaufiner un personnage pour l’incarner pendant des mois, on n’est pas dans la cible.
Ok… Mais alors pourquoi Mörk Blorg ?
Ben ouais… Avec tout ça, que reste-t-il de si intéressant ? Qu’est-ce qui justifie cet engouement ?
On y revient, le style ! Faussement punk. Très bobo sans doute (je sais pas comment on dit bobo en suédois, mais de toute façon même en France on ne le dit plus vraiment). Mörk Burg, c’est un concert de FAUVE ≠ sauf que les chanteurs ferment un peu plus leur gueule et se costument façon Slipknot.
(je n’en colle pas trop d’images ici parce qu’on en voit déjà partout, et que de toute façon aucune petite image statique ne semble rendre justice au livre physique)
Et ça marche ! C’est beau et ça peut évoquer des idées, des envies, des baffes. D’ailleurs la communauté qui s’est construit autour du jeu le démontre (sans compter les prix reçus aux Ennies) : il y a beaucoup de création autour de Mork Börg, et la licence très libre mise en place favorise cet écosystème.
J’fais quoi maintenant ?
(dixit Sophie Pétoncule)
Ben, vous je sais pas. Moi je dois bien admettre que ça me donne envie de pondre des trucs barrés. Et à vrai dire, le caractère pseudo-punk de la chose me pousse à recycler du matériel que j’ai du mal à finaliser depuis des années. Entre autres, des tas de rôlisteries à propos de l’univers de bureau (oui, j’aime beaucoup The Office, mais je suis gros gros fan du film Office Space, et des auteurs est-européens/russes qui écrivaient sur ces ambiances… genre Kafka, Boulgakov, etc). En son temps, un petit livre français paru en 2001 chez Seuil m’avait bien plus aussi : Six mois au fond d’un bureau, par Laurent Laurent. Simple mais marrant 🙂
Bon en gros, oui, j’écris un hack de Mourk Blourg qui se déroule dans des bureaux. Qui va m’en empêcher ? Pour l’instant ça s’appelle DËSK BORG (un mélange entre Office Space et Massacre à la tronçonneuse, où l’apocalypse est remplacée par un immense « plan social »), et figurez-vous que je vais même en faire jouer deux parties lors de la 4e édition de la fort sympathique convention de jeu de rôle Terra Iridis, qui se déroulera les 22 et 23 novembre 2025 à Montpellier. Et oui ! Qui l’eût cru ? L’eusses-tu cru ? Si vous êtes dans le coin, passez jouer !
Je prévois aussi un CÜLT BORG (nom logique mais pas si joli, ce sera peut-être LÖVE BORG), dans une ambiance Woodstock mais avec tout plein de sectes qui se tapent dessus en attendant l’apocalypse aztèque (la fin du monde maya c’était en 2012, Woodstock en 1969, faut suivre).
Et aussi d’autres trucs plus meurk beurgiens « de base », peut-être, mais à vrai dire si je veux du medfan sombre, violent, drôle et apocalyptique, j’ai déjà Warhammer, donc ça reste à voir. De quoi ? ça n’a rien à voir au niveau des licences ?? Bon argument 🙂
Allez, à plüs dans le büs.
Feldö